La France c’est tous ceux qui y vivent
La xénophobie d’État tue les droits de tous
Français, immigrés égalité – solidarité !
Une politique qui nie les droits fondamentaux
L’acharnement de ces dernières années contre les étrangers est impressionnant. Pas moins de cinq lois depuis 2002 ont été votées au mépris de la légitimité des étrangers vivant en France à bénéficier des droits de tous, quel que soit leur statut juridique : atteintes à l’aide médicale de l’Etat, tests ADN, multiplication des restrictions au droit d’entrée. et le séjour des étrangers, notamment en limitant drastiquement le regroupement familial.
Le gouvernement impose une vision utilitariste de l’immigration. Après avoir dressé des listes restrictives de professions discriminatoires à l’égard des travailleurs de l’UE et des travailleurs du reste du monde, il entend amender la Constitution au printemps pour introduire la notion de quotas dans la loi. En plus de faciliter les expulsions, il veut créer un tribunal spécial chargé de juger les étrangers sans papiers. Il souhaite qu’une disposition soit adoptée au niveau européen rendant impossible à l’avenir toute opération de régularisation d’envergure.
Cette politique répressive touche non seulement les sans-papiers mais aussi les étrangers titulaires d’un titre de séjour et les Français, notamment ceux d’origine étrangère. Pour chacun des sans-papiers piégés par des contrôles de faciès identiquement iniques, combien d’étrangers en règle ou de Français « issus de l’immigration » sont humiliés au quotidien ? Combien d’étrangers se voient refuser, pendant de longues années ou à jamais, la possibilité de vivre avec leurs proches, en raison des critères arbitraires fixés par la loi et de la malveillance tatillonne des préfectures ? Combien d’étrangers et de Français se voient refuser le droit d’épouser la femme ou l’homme de leur choix sous prétexte que leur amour n’est que de commodité ?
Une politique du nombre qui tue
Contrôles de faciès, convocations à piéger dans les préfectures, perquisitions, non-respect des voies et délais de recours, marquage des sans-papiers au feutre indélébile dans le Nord, pressions sur les préfets, policiers et gendarmes pour atteindre des objectifs chiffrés, à la place des camps de confinement à les frontières de l’Europe…. Chaque jour, la descente dans l’ignominie s’accélère. Cette répression implacable brise et tue des êtres humains qui, pour échapper aux expulsions, prennent des risques parfois mortels (défensations, fuite sous les toits, suicides, noyades, etc.)
Les politiques de chasse aux migrants sans papiers sont non seulement inhumaines et injustes, mais aussi coûteuses. Les coûts induits par cette débauche de moyens policiers et la mobilisation d’infrastructures (transport ferroviaire, portuaire et aérien) seraient plus utiles au financement des services publics ou de l’aide au développement. Au contraire, si ces mêmes sans-papiers étaient autorisés à vivre légalement en France, n’étaient plus obligés de se cacher et n’étaient plus obligés d’accepter des conditions de travail dégradantes, le paiement des cotisations sociales pour ces travailleurs rapporterait des milliards d’euros à fonds de protection sociale.
Une politique qui réprime la solidarité
Le gouvernement s’efforce de maintenir un climat de suspicion et de peur à l’égard des étrangers et de leurs partisans : criminalisation de la solidarité, multiplication des poursuites judiciaires, utilisation des services publics, des services sociaux et des inspecteurs du travail comme auxiliaires de la police.
Afin d’aligner les droits sociaux par le bas, il fit le choix du partage : le pouvoir opposait Français et étrangers en agitant le mythe de l’invasion de la France, il opposait les bons immigrés intégrés aux mauvais immigrés, les étrangers en situation régulière pour les sans-papiers migrants, car elle oppose les salariés du privé à ceux du public…
Une politique qui exploite l’immigration au profit d’une politique antisociale et liberticide
Les étrangers sont utilisés comme boucs émissaires afin de détourner l’opinion de problèmes réels : pouvoir d’achat, protection sociale, retraites, précarité, services publics, place des femmes, avenir de la planète, discrimination….
Cette politique qui fait système est aujourd’hui notamment incarnée par le ministère de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du co-développement. Elle présente les étrangers comme une menace pour « l’identité nationale ». Cette conception s’inspire d’une philosophie nationaliste et d’extrême droite. Elle contribue à justifier des politiques sécuritaires qui transforment notre société en État policier. Elle constitue une injure non seulement envers les étrangers, mais également envers les Français attachés aux valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de respect de la personne humaine. Elle donne de la France l’image d’un pays qui se répond de plus en plus sur lui-même.
Nous rejetons cette politique ultralibérale de violation du code du travail et des salaires, dont les émigrés sont les premières victimes. Nous rejetons cette politique européenne dictée par les employeurs européens pour « l’immigration choisie », permettant in fine cette délocalisation sur place, à moindre coût, et co
concurrence entre les canaux d’immigration de main-d’œuvre.
La liberté de circulation des êtres humains est une valeur fondatrice de la civilisation et de la démocratie.
Ce projet social n’est pas le nôtre !
La société démocratique et solidaire à laquelle nous aspirons exige :
– La suppression du ministère de « l’identité nationale »,
– L’arrêt de la chasse aux sans-papiers, l’arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention,
– L’arrêt des poursuites contre les partisans des sans-papiers,
– L’abrogation des lois stigmatisant les migrants et violant leurs droits,
– L’abandon des projets gouvernementaux sur la justice exceptionnelle et les quotas,
– La mise en œuvre d’une autre politique européenne, contrairement à l’Europe forteresse,
– Le droit au logement, à la santé, à l’éducation et au travail pour tous,
– Droits des femmes migrantes qui favorisent leur autonomie,
– La régularisation des sans-papiers,
– La suppression de la taxe d’emploi pour l’embauche de travailleurs étrangers,
– Une politique d’accueil des étrangers leur permettant de vivre dignement en France.