1Ère Analyse du Projet de Réforme du Code de L’Entrée ET du Séjour Des éTrangers ET du Droit D’Asile

Cette analyse de Fasti (Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés) renvoie à la version de l’avant-projet du 18 décembre 2005 .
« Deux ans après avoir mis en place sa première réforme, et quelques mois après avoir détruit la protection sociale des Sans-Papiers, Sarkozy poursuit son opération de destruction des droits acquis et de chasse aux immigrés. Ce projet de réforme constitue un recul sans précédent, rendant à l’immigré le rôle que la société lui a donné dans les années 1950/1960 : un « mal nécessaire » pour notre économie. Le gouvernement, avec ce projet, amplifie la vision utilitariste de la personne immigrante en tant que force de travail et non en tant que personne. Au programme, suspicion constante à tous les niveaux : demande de régularisation, renouvellement du titre, assujettissement du séjour en France au contrat de travail, destruction du regroupement familial, du titre de séjour pour raison de santé.

L’Europe a un besoin important de main-d’œuvre depuis plusieurs années, et cette tendance va s’accélérer. Le vieillissement de la population européenne aura de graves répercussions sur l’économie. Aussi, il faut compenser ce vieillissement par une offre de main-d’œuvre provenant de personnes extra-communautaires dont la précarité et l’assujettissement aux employeurs seront le lot quotidien. L’Europe va donc puiser sans vergogne dans la manne du travail que représentent les pays pauvres mais à ses propres conditions, instituant le phénomène d’immigration « Kleenex ».

Il est important de dénoncer également le double discours du ministre de l’Intérieur. En effet, ce maître de la rhétorique utilise constamment le double langage en matière d’immigration. En parlant d’intégration, de respect de la différence et de la personne humaine, le ministre de l’Intérieur classe la population immigrée en deux catégories :

– la bonne : immigration de travail, flexible, évolutive et obligée de remercier, autorisée à rester en France pendant la durée du contrat de travail ;

– l’autre : l’immigration de peuplement, considérée comme un mal de société, qu’il faut combattre et rendre à l’extrême précaire. « 

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