Au moment où, après l’Assemblée nationale, la loi Sarkozy a été adoptée au Sénat, il est urgent que les syndicats s’unissent et se mobilisent contre cette politique cynique d’immigration dite « choisie ».
Cette réforme marque une grave régression sociale. Elle viole les principes fondamentaux du droit au travail ainsi que les droits sociaux prévus dans le préambule de la Constitution de 1958.
La précarité sera la règle pour l’octroi d’un titre de séjour lié à la vie privée et familiale. L’article 3 prévoit que la carte de séjour temporaire est retirée si son titulaire ne remplit plus l’une des conditions de sa délivrance. Cela place les travailleurs immigrés dans une situation inacceptable de subordination à leur employeur. La rupture du contrat de travail entraînerait le retrait du titre de séjour.
Le lien ainsi créé entre la précarité du séjour et la précarité du travail, le développement des contrats précaires et l’accès compromis aux prud’hommes marquent les étapes de la régression sociale.
Après le CNE, les CDD « seniors » et bien qu’ayant reculé sur le CPE avec la mobilisation de la jeunesse, patronat et gouvernement poursuivent l’offensive de précarité généralisée des salariés dans notre pays.
Les syndicats doivent rester vigilants contre tout ce qui contribue à diviser ou à mettre en concurrence les salariés. Face à cette conception du « travailleur jetable », cette réforme de l’immigration n’aura pour effet que de forcer encore plus de travailleurs immigrés à la clandestinité, faisant ainsi la part belle à des patrons sans scrupules qui ne se soucient pas du droit du travail.
En renforçant le droit au regroupement familial, la loi rendra la vie intenable à des milliers de familles. Certes, la circulaire du 31 octobre 2005 a laissé un peu de répit aux écoliers et à leurs familles jusqu’à la fin de l’année scolaire. Certes, les mobilisations ont contraint Sarkozy à prendre du recul et à envisager (le 13 juin) la régularisation de certaines familles avec au moins un enfant mineur scolarisé, sous certaines conditions. Il n’en demeure pas moins que c’est en dernier ressort le préfet qui tranche et que la circulaire est loin de régler tous les cas : jeunes entrés en France après 13 ans, jeunes mineurs isolés non accompagnés expulsables de leur majorité, familles avec de jeunes enfants, les autres sans-papiers… pour tous, c’est l’expulsion programmée et la chasse aux enfants ! Loi scandaleuse, donc, inadmissible, révoltante.
Les syndicats appellent à la mobilisation de tous contre cette loi régressive. Ils rejoignent l’appel du collectif Unie Contre l’Immigration Jetable (UCIJ, près de 700 associations) et du Réseau Education Sans Frontière (RESF, personnels de l’éducation nationale, parents d’élèves, étudiants, lycéens, collégiens…) journée de manifestations le 1er juillet 2006 :
– Contre les expulsions ;
– Pour le retrait de la loi Sarkozy sur l’immigration.
La manifestation parisienne partira à 15h00. Place de la Bastille
Syndicats signataires : SNU-Clias ; FSU ; Solidarité; FERC CGT ; Syndicat de la magistrature ; Confédération Paysanne; Solidarité 01-33-18-93-84; SNUPFEN Solidarité; Rail SUD,; Culture du SUD; Éducation SUD; SUD Rural; FPA SUD; SUD Santé Sociale ; SNUI; PTT SUD; CGT Inra ; Éducation SUD 75-01-84; SUD PTT 44-85-84 ; SUD Santé Sociale 84 ; CFDT Culture; Recherche Normandie SUD