Quelles Conséquences Pour Les Femmes ?

Nous demandons le retrait du projet de réforme annoncé par le gouvernement sur l’entrée et le séjour des étrangers sur le territoire français, qui remet dramatiquement en cause les droits des étrangers.

Nous participons et appelons à la mobilisation unitaire qui doit se développer.

Nous souhaitons également souligner les points suivants :

Lorsque la régularisation des sans-papiers devient quasi impossible et que la situation de tous les étrangers devient précaire, les femmes sont d’autant plus touchées qu’elles le sont, en raison des inégalités entre hommes et femmes et des discriminations et violences sexistes, dans une situation plus vulnérable.
Les changements annoncés concernant les conjoints étrangers de ressortissants français entravent le droit de vivre en famille, et renforcent également les situations de dépendance conjugale. En effet, les délais sont allongés (carte temporaire pour 3 ans), la délivrance de la carte de résident dépend de l’appréciation du préfet, les possibilités de retrait de la carte sont confirmées. En fait, cela peut avoir des conséquences plus dommageables pour les femmes qui peuvent être davantage enfermées dans des situations conjugales oppressantes.
Les changements annoncés pour le regroupement familial le rendent encore plus difficile. Cependant, encore aujourd’hui, ce sont principalement les femmes et les enfants qui sont les membres de la famille rejoignante (environ 80 % des conjoints rejoignants sont des épouses). De ce fait, ils échapperont aux procédures légales et seront plus susceptibles d’être en situation irrégulière, sans perspective de pouvoir un jour obtenir un titre de séjour. Quant aux femmes qui souhaitent faire venir leur famille, compte tenu des bas salaires des femmes et des emplois à temps partiel, leurs possibilités sont encore réduites.
Un tel projet de loi s’inscrit dans un cadre politique plus global. Elle alimente la xénophobie en faisant des étrangers, hormis la minorité « choisie », des indésirables, des dangereux, des délinquants que subirait la France. Elle s’inscrit dans la politique de réduction et de négation des droits dans tous les domaines (travail, social, éducation…) dans une logique de libéralisme débridé.

Quant à la nouvelle immigration de travail, il s’agit d’une immigration précaire et précaire, le droit de rester dépendant de l’emploi dans une perspective utilitariste.

Des lois, même extrêmement contraignantes, ne peuvent arrêter les migrations internationales qui obéissent à des facteurs politiques, économiques, sociaux, idéologiques… Les migrants chercheront toujours à venir s’installer et travailler en France, mais eux et eux seront condamnés à une situation extrêmement précaire, au risque d’atteintes graves aux droits fondamentaux. Ce n’est pas l’entreprise que nous voulons.

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