Communiqué du Collectif Pour Soutenir Les Familles Roms de la Plaine de Triel-Chanteloup

Communiqué du Collectif de soutien aux familles roms de la Plaine de Triel-Chanteloup soutenu par Droit au Logment, Ligue des Droits de l’Homme, Réseau Education Sans Frontières, Union Française des Associations Tziganes 4 août 2010

Aucune expulsion de la terre ou du pays. Restauration des droits sociaux.

Nous nous éloignons des déclarations du Président de la République de ces derniers jours, mêlant cyniquement délinquance et immigration et pointant du doigt à la vindicte populaire certaines populations, transformées en boucs émissaires, notamment les Roms.

Les Roms roumains et bulgares sont des citoyens européens et bénéficient donc de la liberté de circulation en France. Mais en 2007, lorsque la Roumanie et la Bulgarie sont entrées dans l’Union européenne, le gouvernement français, contrairement à d’autres pays, a imposé des mesures transitoires excluant leurs ressortissants du marché du travail, et donc, le plus souvent, également des prestations sociales.

Localement, qu’en est-il ? Les familles roms de la plaine de Triel-Chanteloup vivent en France depuis plusieurs années, certaines depuis plus de 6 ans. Ils demandent simplement à travailler et à vivre décemment et en bons termes avec tout le monde.

Ils sont venus parce qu’en Roumanie, les Roms sont gravement discriminés et souffrent de la misère et de la faim. Les parents expriment cet espoir ainsi : « Nous sommes venus en France pour pouvoir manger et éduquer nos enfants. « Sédentaires, ces familles veulent s’installer, vivre et travailler dignement dans les Yvelines, où il fait bon vivre.

Incapables de travailler légalement et ne recevant quasiment aucune aide sociale, ils sont contraints de vivre dans des caravanes plus ou moins vétustes dans la plaine car c’est la seule solution actuellement.

La Caisse d’Allocations Familiales (CAF) des Yvelines continue de refuser à ces familles les allocations familiales, nécessitant toujours plus de justificatifs, impossibles à fournir. Pourtant, dans d’autres départements, les familles roms dans une situation comparable perçoivent des allocations familiales. Les CAF de certains départements ont même été sommés de les attribuer par le Tribunal des affaires de sécurité sociale.

Aujourd’hui, ces familles ont peur. Ils craignent que la police ne détruise les caravanes au petit matin, les expulse, et que leurs enfants ne puissent pas retourner à l’école à la rentrée, alors que certains sont scolarisés depuis 3 ans et sont en éducation régulière et prometteuse.

Nous demandons, avec toutes les associations, organisations et collectifs, l’abrogation des mesures transitoires qui restreignent l’accès à l’emploi et aux prestations sociales pour les Roumains et les Bulgares. Localement, nous demandons officiellement qu’une démarche concrète soit initiée entre les pouvoirs publics, les collectivités territoriales, les familles et le collectif de soutien suite à la visite sur le terrain effectuée par Madame la Préfète, le Sous-Préfet et les Maires. de Chanteloup et de Triel, le 21 juillet.

Il est possible de régler la situation de ces familles courageuses et volontaires. Il suffit d’avoir la volonté. Il suffit d’avoir un comportement et des engagements humains et dignes. Nous avons contacté la sous-préfecture à ce sujet. Avec les familles, nous attendons rapidement des actions concrètes porteuses d’espoir et non de désespoir.

En attendant une résolution globale de la situation, nous exigeons, avec les associations et organisations qui constituent et soutiennent le collectif, que :
– l’engagement pris lors de la visite d’installer des bennes à ordures soit exécuté sans délai,
– le terrain est pourvu de services transitoires (eau, électricité et accès notamment), jusqu’au relogement définitif des familles ;
– la garantie de non expulsion, ni du sol ni du pays, est fournie ;
– la scolarisation des enfants est effective et facilitée, notamment en ce qui concerne les transports scolaires et la cantine, comme le prévoit la loi ;
– les allocations familiales et les prestations sociales sont allouées aux familles ;
– les adultes qui peuvent être régularisés dès maintenant.

Tout retard ou expulsion ne ferait qu’amplifier la précarité et la fragilité des familles et des enfants, sans résoudre leurs situations et aurait de graves conséquences.

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