Ces dernières années, les lois se sont multipliées pour fermer toutes les voies de régularisation. Le gouvernement a été à l’initiative de quatre lois, de multiples décrets, circulaires et décisions administratives qui remettent en cause les droits des étrangers dans notre pays : liberté de vivre avec sa famille, liberté d’étudier, de travailler et d’exercer le droit d’asile.
Les interventions du gouvernement sur ce thème sont en totale contradiction avec notre vision de l’immigration et plus largement d’une société ouverte et solidaire qui permet la libre circulation des individus.
Le ministre de l’Identité nationale et de l’Immigration convoque les préfets pour faire des chiffres et pour remplir les quotas d’expulsion. Les rafles se multiplient, les étrangers sans papiers n’osent plus sortir, se déplacer, aller travailler et étudier.
Combien de tragédies humaines faudra-t-il pour que les contrôles, perquisitions, arrestations et expulsions cessent ? La politique discriminatoire et la chasse aux sans-papiers doivent cesser. Les étrangers de France doivent être reçus dans la dignité et dans le respect des droits de l’homme.
L’irrégularité favorise l’exploitation scandaleuse des travailleurs étrangers qui se retrouvent privés de toute protection à la merci des employeurs.
Nous rejetons la logique d’immigration choisie pour servir les intérêts des employeurs tant au niveau français qu’au niveau européen, permettant la délocalisation locale, à moindre coût, et la concurrence entre les filières d’immigration de travail. L’Europe ne peut pas et ne doit pas être une forteresse qui tue à ses frontières et qui, après usage, se débarrasse de ceux qui ont construit leur vie sur le territoire européen.
Les organisations signataires réaffirment leur attachement au droit de vivre en famille, au droit d’accès aux études, au travail pour tous et à l’exercice du droit d’asile. Nous poursuivrons notre engagement dans des collectifs unitaires et des réseaux de solidarité avec les sans-papiers contre la politique de rafles, d’expulsions et de détention administrative des étrangers.
Les organisations signataires appellent les jeunes et tous les citoyens à participer activement à la journée de mobilisation nationale organisée le samedi 5 avril 2008 par le Collectif Uni contre l’immigration jetable, par le Réseau Education Sans Frontières et par les Collectifs sans-papiers.
La société démocratique et solidaire à laquelle nous aspirons requiert :
– La suppression du ministère de « l’identité nationale »,
– La fin de la chasse aux sans-papiers, la fin des expulsions et la fermeture des centres de rétention,
– La fin des poursuites contre les partisans des sans-papiers,
– L’abrogation des lois stigmatisant les migrants et violant leurs droits,
– L’abandon des projets gouvernementaux sur la justice exceptionnelle et les quotas,
– La mise en œuvre d’une autre politique européenne, par opposition à l’Europe forteresse,
– Le droit au logement, à la santé, à l’éducation et au travail pour tous,
– Des droits des femmes migrantes qui favorisent leur autonomie,
– La régularisation des sans-papiers,
– La suppression de la taxe d’emploi pour l’embauche de travailleurs étrangers,
– Une politique d’accueil des étrangers leur permettant de vivre dignement en France.
– Régularisation de tous les étudiants sans papiers